L'histoire
d'Enzo Ferrari :
Partie n°2... |
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A
la demande d'Alfa Romeo, la Scuderia cesse son activité
en 1938. Ferrari redevient employé chez Alfa, en tant que
chef du service course, et s'engage à ne pas courir ou
faire courir des voitures sous son nom pendant une période
de quatre ans. Mais Enzo Ferrari quittera ce poste l'année
suivante, à la suite d'une mésentente avec un ingénieur
espagnol, Wilfredo Ricart. Celui-ci créera plus tard en
Espagne la marque Pegaso, qui se veut concurrente de Ferrari.
Presque libre, Enzo Ferrari fonde à Modène Auto
Avio Costruzioni (ne pouvant utiliser son nom), et crée
une voiture de sport, la 815. La seconde guerre est là,
et Enzo doit lui aussi s'organiser. Il transfère son usine
dans un petit village situé à moins de vingt kilomètres
de Modène, et dont les cerises sont la spécialité:
Maranello. |
Là,
avec une centaine d'ouvriers, il fabrique non pas des voitures,
mais des machines-outils qu'il copie de modèles allemands
et de petits moteurs d'avion. Malgré deux bombardements,
il fait front et élabore dans sa tête les voitures
qu'il construira, la guerre terminée.
Le 11 mai 1947, la première automobile de marque Ferrari
fait ses débuts en compétition, c'est la 125. Sur
le circuit de Piacenze, Franco Cortese doit abandonné,
mais il se vengera bien vite puisqu'il remporte la deuxième
course de la 125, le Grand Prix de Rome, quinze jours plus tard.
En octobre se déroule le Grand Prix de Turin, dans le fief
de Fiat.
Raymond Sommer remporte cette victoire significative, devant l'élite
internationale. Comme il l'avait fait au début de sa vie,
Enzo Ferrari, peu après l'arrivée, retournera dans
le Parc Valentino, pour pleurer. Mais des larmes de joies cette
fois-ci!
C'est le début d'une longue moisson de victoires. En 1952,
la Scuderia Ferrari remporta 95 succès sur 109 participations!
En 1955, Dino Ferrari entre à l'hôpital, atteint
de myopathie. Son père passera de longues heures à
son chevet, où ils discutent de voitures et de moteurs.
Après avoir hésité entre un 4 cylindres en
ligne et un V8, Dino dessine un 6 cylindres en V, qui équipera
l'année prochaine les 156 de Formule 1. La maladie de Dino
affecte le Commendatore.
Malheureusement, c'est durant l'été que survient
la mort de Dino. Pour la seconde fois de sa vie, Enzo Ferrari
est effondré et confie à ses proches qu'il finit
la saison avant de renoncer définitivement aux automobiles
et à la course, et projette même de partir s'installer
en Suisse. |
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Mais
c'est peut-être les premiers essais du moteur V6 dessiné
par son fils, en décembre 1956, qui feront reprendre
espoir à Enzo et renoncer au suicide de sa firme. En
1959, Enzo fait parler de lui en rachetant l'immeuble Ford de
Modène. Dans toute l'Italie, on craint alors un rapprochement
en les deux firmes. Conscient des difficultés sportives
rencontrées cette saison-là, il déclare
à ses amis, lors d'un déjeuner:"Il faut d'abord
que nous touchions le fond. Après nous pourrons repartir
à zéro".
Depuis le
23 mai 1960, Enzo Ferrari ne dirige plus seul sa société
- du moins sur le papier; la S.E.F.A.C (Societa Esercizio Fabbriche
Automobile e Corse). De sérieux contacts sont pris, en
1963, entre Ford et l'Ingeniere. Le géant veut racheter
la firme de Maranello, et la nouvelle met en émoi toute
l'Italie. En fait, Enzo Ferrari veut simplement faire savoir
que sa firme est à vendre, et fait ainsi monter la pression
pour que Giovanni Agnelli, le patron de Fiat, fasse le premier
pas. Ford, évincé, se vengera en rachetant Lola
et en créant la GT40...
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1964...
Depuis la disparition de son fils, il y a près de dix ans,
Enzo Ferrari se rend chaque jour au cimetière de Modène.
Là, il marche seul dans les allées pour y puiser
la force de continuer son oeuvre. C'est pour ne pas manquer ce
rendez-vous qu'il n'assiste plus à aucune course et ne
quitte plus son domicile plus de vingt-quatre heures.Cela faisait
longtemps que les pourparlers étaient engagés: le
21 juin 1969, Fiat rachète Ferrari! Ainsi, Fiat possède
dorénavant 41% des parts, et Enzo Ferrari 49%. Restent
10% qu'Enzo Ferrari destine à une autre personne, encore
dans l'ombre...
1975... En Italie, une nouvelle loi interdit aux jeunes de moins
de 21 ans et aux "vieux" de plus de 65 ans de conduire
des voitures capables de dépasser les 180 km/h. Enzo Ferrari
est dans le cas et doit se résoudre à conduire une
modeste Fiat 132 à boîte de vitesses automatique!
Ce fait l'amuse plus qu'il ne le gêne... Auparavant, Enzo
partait parfois tester ses nouveaux modèles dans la campagne
alentour. Pour juger de l'effet produit, il traversait les villages
avertisseur à fond et échangeait des saluts avec
les riverains qui reconnaissaient en lui un personnage de haute
importance.
A
la fin de l'année 1976, Fiat demande à son associé
Ferrari d'apposer sa marque sur ses Formule 1. Le moins que
l'on puisse dire, c'est que ça ne fait pas plaisir au
"patron"! D'ailleurs, au début de l'année
1977, Enzo Ferrari abdique. Il en a assez, il a 80 ans et laisse
la place aux jeunes, tout content de montrer ainsi sa mauvaise
humeur. Néanmoins, il reste à la tête du
service course, et se met comme "conseiller" à
la disposition de chacun à Maranello. En fait, il ne
se résout pas à quitter l'empire qu'il a construit...
Petit à
petit, on voit Enzo Ferrari porter de plus en plus d'attention
au jeune directeur administratif de la Scuderia, Piero Lardi.
C'est alors que la nouvelle éclate comme une bombe; Piero
Lardi est son fils naturel! Il est né le 22 mai 1945,
mais son entourage a gardé le secret pendant de longues
années...
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